Premier semestre 2024

Les ventes des véhicules électriques reculent en Europe


Les ventes des véhicules électriques reculent en Europe

Après 3 ans de croissance effrénée, les modèles à batterie n'ont connu qu'une légère hausse (+1,3%) au premier semestre de l'année, par rapport à fin juin 2023, et ont représenté 12,5% des ventes, contre 12,9% début 2023.


Léger rebond pour le marché automobile européen. Au premier semestre de l’année en cours, les ventes des véhicules (toutes motorisations confondues) se sont établies à 5,7 millions d’unités, soit une progression de 4,5%, selon les chiffres publiés hier 19 juillet par les constructeurs. Malgré cette légère embellie, les livraisons restent loin de leur niveau d'avant-Covid.

Selon un article publié par l’AFP, les ventes de modèles à essence et diesel ont poursuivi leur chute dans la plupart des pays européens mais rebondi en Allemagne et en Italie. Ces deux motorisations représentent respectivement 35,3% et 12,9% du marché européen.

Les voitures hybrides ont continué à conquérir le marché européen au premier semestre au détriment des véhicules électriques, dont la part des ventes a reculé, dans l'attente de modèles plus économiques.

 

Véhicules électriques: Légère hausse de 1,3%

En effet, la proportion des modèles électriques dans les ventes de voitures neuves a diminué en Europe au cours des six premiers mois de 2024, marquant un coup d'arrêt à l'envolée récente de ces motorisations.

Après trois ans de croissance effrénée, les modèles à batterie n'ont connu qu'une légère hausse (+1,3%) au premier semestre de l'année, par rapport à la même période en 2023, et ont représenté 12,5% des ventes, contre 12,9% début 2023.

Selon l’AFP, la suppression des aides à l'achat pour les voitures électriques (VE) fin 2023 en Allemagne, premier marché du continent, a porté un coup d'arrêt à la progression de cette motorisation, qui doit pourtant s'imposer d'ici 2035 selon les plans de la Commission européenne.

La marque américaine Tesla, leader du marché électrique avec sa Model Y, voit ses ventes européennes reculer de 9,1% au premier semestre.

Les ventes d'électriques ont cependant continué à progresser dans certains pays majeurs de l'UE, comme la France, notamment grâce au dispositif de «leasing social», mais aussi l'Italie avec de nouveaux bonus à l'achat, ou la Belgique grâce à des avantages fiscaux pour les sociétés.

«L'Allemagne est l'homme malade de l'Europe en ce qui concerne les voitures électriques», analyse Lucien Mathieu du groupe de réflexion Transport & Environment, dans un communiqué, rapporté par l’AFP.

«Pendant ce temps, les marchés qui disposent d'incitations fortes et fiables pour encourager l'adoption des VE récoltent les fruits de leurs efforts. Grâce à un cadre réglementaire favorable et au leasing social, la France progresse et dépasse maintenant largement l'Allemagne en part de marché pour l'électrique», explique Mathieu.

Plutôt que de choisir des voitures électriques, où l'offre de modèles économiques reste limitée, les acheteurs européens se sont davantage tournés vers les modèles hybrides (+22,3% au premier semestre), qui représentent désormais 29,2% du marché.


 

Stagnation des ventes des véhicules électriques: Un défi pour les constructeurs

La stagnation des modèles électriques est un défi pour les constructeurs, qui doivent se conformer début 2025 à des normes d'émissions de CO2 plus sévères, sous peine de lourdes amendes, explique l’AFP.

«L'ensemble des constructeurs a investi fortement pour dynamiser le marché électrique. On attend une progression du marché, notamment sur le segment B (compactes) dès la fin de cette année, avec une offre fournie», a souligné le directeur de la marque Renault, Fabrice Cambolive.

Renault compte notamment prendre sa part de ce rebond électrique au deuxième semestre avec les lancements du Scenic et de la R5 électriques.

Il faut «que les pays aient des politiques cohérentes pour tenir les objectifs ambitieux fixés au niveau européen, souligne Marc Mortureux, de la Plateforme automobile, qui représente les constructeurs et équipementiers français. «S'il n'y a que la France qui tire, ça ne va pas marcher».

Dans ce climat incertain, le pionnier des hybrides Toyota tire son épingle du jeu au premier semestre (+20,7%), notamment avec ses Yaris assemblées en France, et sa part de marché atteint 7,8%, à égalité avec le groupe Hyundai-Kia.

Le leader du marché, Volkswagen, progresse de 4,1%, notamment grâce à ses marques Skoda et Cupra.

Le numéro 2, Stellantis (+0,5%), voit sa part de marché reculer à 18%, avec une baisse des ventes chez Peugeot notamment. Le groupe Renault est en légère hausse (+2%), grâce à ses marques Dacia et Alpine.


19/07/2024 17:13:00